Les modèles électriques sont sur toutes les lèvres, y compris celles des professionnels. Leur part de marché, en France en 2023, sur le segment des véhicules utilitaires, a d’ailleurs progressé, pour atteindre près de 9 %, en moyenne. Avec, toutefois, une certaine disparité : ces versions électriques représentent 5,5 % du marché des gros fourgons, quand elles atteignent 12 % des fourgonnettes en raison de leur conception proches des voitures particulières. Ce dernier segment a ainsi doublé en un an, notamment grâce à une offre plus étendue (Peugeot E-Partner, Citroën ë-Berlingo, Opel Combo Electric…). Ce chiffre reste néanmoins en-deçà des objectifs visés par les constructeurs : le coût d’achat d’un véhicule électrique est un frein certain pour franchir le pas. D’autant plus qu’il s’accompagne, pour les entreprises qui s’équipent pour la première fois, d’un investissement pour disposer de bornes de recharge. L’offre thermique, et plus spécifiquement le diesel, reste souvent le choix privilégié, même si l’État entend « verdir » les flottes, quitte à en passer par une taxe pour contraindre les entreprises. Le marché de l’occasion peut être une voie pour franchir le pas vers l’électrification : l’offre ne va cesser de s’étoffer…
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Véhicule utilitaire thermique : avantages et inconvénients
Dans la très grande majorité des cas, les professionnels utilisent un véhicule utilitaire fonctionnant au diesel. Cette motorisation a l’avantage d’offrir, à puissance équivalente, un couple plus élevé qu’un moteur essence : cela facilite le transport de charges, tout en préservant la consommation. Par ailleurs, grâce à sa grande autonomie, elle permet de parcourir de longues distances entre deux passages à la station-service. De plus, depuis 2022, la TVA sur le gazole, comme sur l’essence, est récupérable à 100 % sur un VU pour les professionnels.
Malheureusement, un moteur thermique réclame un entretien régulier et fréquent en raison de très nombreuses pièces d’usures intégrées, dont le prix ne cesse de croître. À cette addition, il faut également ajouter le prix des carburants, dont les fluctuations peuvent peser sur les finances. Enfin, il ne faut pas négliger l’aspect environnemental de ces motorisations qui rejettent, à l’échappement, polluants et gaz à effet de serre. Cela a d’ailleurs incité de nombreuses agglomérations à éliminer, petit à petit, ces motorisations thermiques, en créant les ZFE-m (Zones à Faibles Émissions - mobilité). Certains professionnels travaillant dans ces zones ne pourront ainsi plus y avoir accès avec leur VU thermique. Seule possibilité pour continuer à accéder aux centres-villes : passer à l’électrique.
Véhicule utilitaire électrique : toujours plus d’avantages
Depuis quelques années, les constructeurs proposent une gamme de véhicules utilitaires électriques dont les performances, notamment en termes d’autonomie, ne cessent de s’améliorer. Elles doivent toutefois correspondre parfaitement aux besoins des professionnels, pour qui ce véhicule est avant tout un outil de travail. Ainsi, ceux qui ont besoin d’accéder à des ZFE-m, ou qui circulent peu, dans un rayon de 50 km autour de leur base, trouveront un intérêt à franchir le pas. Ils bénéficieront ainsi d’un entretien minime (moins de pièces d’usure et de fluides, système de freinage moins impacté…), et pourront récupérer 100 % de la TVA, comme pour les modèles thermiques. À cela s’ajoutent les différentes aides à l’acquisition du véhicule (bonus écologiques, prime à la conversion…), dont le coût est l’un des principaux freins. Ces coups de pouce non négligeables ne s’appliquent cependant pas tous aux modèles d’occasion. Par ailleurs, l’investissement initial pour un véhicule électrique peut également s’accompagner de celui pour une installation de recharge sur le site de l’entreprise. Certaines régions ou collectivités locales proposent des aides pour cela. Disposer, au moins, d’une borne de recharge sur site permet d’accéder à une électricité à un coût moindre que sur la voie publique, avec un confort d’utilisation bien supérieur.
Quid des véhicules utilitaires hybrides rechargeables ?
Toutefois, le modèle électrique n’est pas adapté à toutes les situations. Ainsi, les professionnels parcourant de longues distances en une journée, parfois avec un caractère urgent (plombiers, serruriers…), trouveront la recharge sur site ou sur une borne rapide très contraignante. Mais si le 100 % électrique ne peut leur convenir, il est possible de se tourner vers l’hybride rechargeable : ils pourront ainsi accéder aux ZFE-m et disposer d’une autonomie suffisante pour rouler au quotidien sans la nécessité de se brancher. Malheureusement, cette technologie est encore peu répandue sur le marché des utilitaires : les modèles associant un moteur thermique à un module électrifié pouvant être branché ne sont pas légions dans les catalogues neufs des constructeurs, et, par conséquent, encore moins en occasion…
- Ford Transit PHEV,
- Ford Transit Connect PHEV,
- Volkswagen Caddy eHybrid (pas encore commercialisé),
- Volkswagen Transport eHybrid (pas encore commercialisé).
Mais, à l’heure où le gouvernement et certains députés souhaitent contraindre un peu plus les flottes d’entreprises à verdir leur parc via une taxe supplémentaire (ex. : amendement Fugit), cette proposition hybride rechargeable pourrait être une solution. Elle permettrait aux professionnels de passer en douceur à l’électrification et de faire un pas supplémentaire vers le 100 % électrique. Pour cela, l’offre doit encore s’étoffer.