L’utilisation d’une voiture électrique pour vos trajets quotidiens n’est pas plus compliquée qu’une voiture thermique. Cela réclame, il est vrai, une certaine adaptation, comme de disposer d’un accès régulier à une borne de recharge (à domicile ou sur votre lieu de travail). En fonction de l’abonnement électrique choisi (heures pleines / heures creuses…), vous brancherez alors votre véhicule durant les plages horaires préférentielles, ou lorsque vous ne vous en servez pas : un peu sur le même principe que votre téléphone portable. Cela peut toutefois se compliquer lorsque vous devez effectuer de longs trajets, notamment pour partir en vacances : il sera difficile, voire impossible, de rallier votre point d’arrivée avec l’autonomie annoncée. Des arrêts pour recharger la batterie sont absolument nécessaires. Soit, mais où et combien de temps ?
Privilégiez une recharge entre 20 et 80% de la batterie
La réponse à la question « combien de temps ? » dépend de nombreux paramètres : l’état de charge la batterie au moment de l’arrêt ravitaillement, le trajet restant à parcourir jusqu’à l’arrivée, ou tout au moins jusqu’à la prochaine station, la durée totale du trajet… Il est toutefois important de noter que la puissance délivrée par une borne n’est pas constante : elle a même tendance à diminuer fortement au-delà de 80% de la charge (voir courbe ci-contre de la recharge rapide d'une Peugeot e-208). Il est donc préférable de ne pas viser « le plein » : un bon planificateur de trajet vous proposera ainsi de faire deux arrêts de 20 minutes plutôt qu’un seul d’une heure.

80% de la charge récupérée en 30 min sur une borne rapide
Voici quelques exemples de temps de recharge (de 20 à 80%) en fonction du lieu et de la puissance de la borne à disposition :
Citadine : Peugeot e-208 (136 ch, batterie 50 kWh)
- à domicile :
- prise renforcée 3,7 kW : 7h30
- wallbox 7,4 kW : 3h50
- petite itinérance :
- wallbox 11 kW : 2h30
- borne DC 20 kW : 1h20
- borne rapide :
- DC 50 kW : 35 min.
- DC 100 kW : 30 min.

SUV urbain : DS 3 Crossback E-Tense (136 ch, batterie 50 kWh)
- à domicile :
- prise renforcée 3,7 kW : 7h30
- wallbox 7,4 kW : 3h45
- petite itinérance :
- wallbox 11 kW : 2h30
- borne DC 20 kW : 1h20
- borne rapide :
- DC 50 kW : 30 min.
- DC 100 kW : 20 min.

Berline : Citroën ë-C4 X (136 ch, batterie 50 kWh)
- à domicile :
- prise renforcée 3,7 kW : 7h20
- wallbox 7,4 kW : 3h40
- petite itinérance :
- wallbox 11 kW : 2h30
- borne DC 20 kW : 1h20
- borne rapide :
- DC 50 kW : 30 min.
- DC 100 kW : 20 min.
SUV compact PHEV : Opel Grandland
- à domicile :
- prise renforcée 3,7 kW : 2h25
- wallbox 7,4 kW : 1h10
- petite itinérance :
- wallbox 11 kW : 2h10
- borne rapide :
- AC 43 kW : 1h15

La France compte, en 2023, 100 000 points de charges
Quant à la question du lieu de recharge, un indice a été donné précédemment : le planificateur de trajet. Nul besoin d’apprendre par cœur la carte des 100 000 points de recharge* répartis sur le territoire, cet outil, qui devrait être intégré à tous les GPS de voiture électrique, les placera automatiquement sur votre parcours. Si votre trajet est long, dans la majorité des cas, ces bornes seront situées sur des aires d’autoroute, où 99% des stations-services du réseau concédé disposent d’une offre de recharge électrique (83% d’entre elles délivrent une puissance supérieure à 150 kW)*.
Pour trouver les bornes près de chez vous, sur votre parcours ou sur votre lieu de destination, rendez-vous ici. Ou bien, regardez cette carte interactive.
Le réseau de recharge en France à l’horizon 2035
100 000 bornes, c’est un bon début, mais ce n’est pas suffisant. Selon une étude publiée par l’Avere**, il faudrait, au minimum, cinq fois plus de bornes qu’actuellement sur les grands axes routiers (4 000 points). Les aires d’autoroutes sont bien sûr concernées pour une meilleure gestion de l’affluence, mais dans le viseur se trouvent également les autoroutes non concédées et surtout le réseau secondaire. En effet, le maillage de ce dernier y est bien moins dense, ce qui n’incite pas à emprunter ces itinéraires, certes plus longs, mais souvent plus économiques.
De plus, toujours selon l’étude de l’Avere, ces points de recharge hors des autoroutes sont principalement concentrés dans les grandes zones urbaines. Laissant ainsi de vaste « zones blanches » sur le territoire : étant faiblement maillées, ces zones sont logiquement les moins fournies en voitures électriques. Pour inciter à leur achat, le maillage doit se renforcer selon deux axes :
- la petite itinérance : recharge à destination lors de courts trajets (escapades le week-end). L’Avere estime à 300 000 environ le besoin minimum de points de recharge sur l’ensemble du territoire.
- la recharge de proximité : les usagers ne disposant pas d’un accès privé à la recharge ou d’un accès à une borne à prix modéré (faible puissance). Il faudrait entre 20 000 et 60 000 points de charge (minimum AC 7 kW).
* au 30 juin 2023
** Étude « Hit the road » sur les besoins de recharge à l’horizon 2035





